Qui a dit que « Personne n’est irremplaçable? » Et comment, pour être pratique, peut-on
remplacer lettre sur lettre nos disparus. Oui, c’est exagéré voire incomparable
–en ce qui concerne le secrétariat général de l’OIF. Rappelons qu’il est
question de remplacer Diouf, le dauphin de Senghor, 1er noir Africain
à l’Académie Française. Il faudra autant géant ou plus géant que Diouf, à considérer
l’évolution de l’OIF et dans le monde actuel, mondialisé. Et qui, et comment, et pourquoi faire alors ?
Un mastodonte à remplacer : le monde aura eu des titans, des génies, des
héros, des ogres, etc., oui ils ont/ils existent. Visiblement, Abdou Diouf l’a
toujours été, malgré l’évolution médiatique et géopolitique, l’énigme reste :
« comment ce Sénégalais est parvenu
à être plus qu’une autorité, une institution ? ». Mais encore,
l’origine de l’autorité de Diouf conditionne la grande question actuelle :
« Qui le remplacera-t-il et pour quel agenda ? ». De fait, c’est une question de taille, d’histoire
–pour ne pas dire d’expérience, de comportement, etc.-, mais encore et surtout,
de légitimité. Sur le plan économique et culturel, l’enjeu est aussi de
taille : il s’agit d’un leader qui guidera une sphère qui doit « s’imposer comme lieu d’échange culturel
face à l’hégémonie Anglos-saxonne : face à Google, Microsoft, Netflix, Amazone,... ».
C’est Esther Kamatari, Altesse Burundo-Française qui rappelle la logique de la « Propagande
silencieuse » (I. Ramonet).
En effet, Abdou aura
été le seul et Homme Noir pour diriger si longuement -12 ans, soit en trois
mandats- l’organisation basée sur une civilisation initialement blanche, la
francophonie. En voudrait-on aux opinions qui considèrent encore l’organisation
de « Néo-Françafrique ». Le nouveau S.G arrivera-t-il à convertir
cette image colonisatrice ? Bref, remplacer Diouf à la tête de la
Francophonie sera toute une révolution. Petit exemple : pour une telle
institution en pleine conquête mondiale, une institution géopolitique et
financière, qui tentera la conquête du Proche et Moyen-Orient comme Diouf
l’avait initié, sans connaître les détours de la culture de ladite
« région trésor »? Oui, les enjeux mondiaux, spécialement, l’argent
se retrouvent –aussi- là-bas. Y’aura-t-il un remplaçant qui comprendra comme
Diouf que, « Il y a
une utilisation de la religion pour des appétits politiques ». Or,
La Francophonie devint plus qu’une sphère linguistique :
Il y aura eu « La Baule ». Et l’Afrique en particulier fut chambardée
–parce qu’elle n’était pas prête pour ce qui sera appelé,
« démocratie ». Autres exemples
contemporains ? « Nous devons
être auprès de la Guinée Conakry frappée par l’Ebola », et François
Hollande n’a pas évoqué le Liberia ou le Nigeria. Pourtant, les gens y mouraient aussi, mais
ces sociétés plutôt anglophones gérèrent ce virus, plus rapidement. Mars 2014,
nous écoutions passionnément Jimmy Carter, confirmer, « Les OMD sont un outil géopolitique ».
Notre débat à Emory consistait en la signification de la Justice Sociale.
Par ailleurs, qui oubliera la
place de la France –mère de la Francophonie- dans le conflit Ivoirien (2011),
Malien
(depuis 2012), Centrafricain (2013 et 2014), Burkinabès (2014), etc. Pourquoi des
dictateurs Haïtien ou Tchadien (…) trouvent-ils refuge –leur droit aussi-, en
France ? Le Rwanda, aurait-il raison en virant vers le Commonwealth après
le génocide de 1994 ? Princesse
Esther, Ambassadrice de la Maison Guerlain – parfumerie distinguée de la France,
va plus loin, « Le défi majeur sera encore et surtout l’éducation, bien sûr les
droits de l’homme, sans oublier la coopération au sens de l’enrichissement
mutuel et dans les respects des institutions ».
Bref, il faudra trouver un remplaçant de Diouf pour perpétuer
le statut de la Francophonie comme projet politique, ou institution de
promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, héritage de Diouf.
Esther avec des amis |
Pas qu’une
femme, pas qu’un Homme : ce qui est sur, depuis Avril 2014 à Kinshasa, Diouf
aura été clair, « Prolongation,
jamais de la vie ». Présentement et dans les bourrasques politiques de
son Afrique, Esther Kamatari, Conseiller Municipal à Boulogne-Billancourt,
comprend Diouf et propose au future S.G de l’OIF de « Rassembler les
différentes identités qui composent la communauté autour des valeurs
communes et modernes». Mais encore, c’est stratégique de la part de l’Europe Francophone
que le S.G provienne d’ailleurs que d’Europe, si pas de l’Afrique –nombre d’électeurs, par exemple-. C’est-a-dire que, pour un ensemble de pays comptant plus de 220 millions de
locuteurs, bien que ce n’est pas qu’une affaire d’une personne, il serait mieux
d’avoir un profil autant - au mieux - plus costaud qu’une expérience de 19 ans,
à la tête d’une Nation telle le Sénégal.
Pour rappel, la France –seule- gère le TV5
Monde, l'Agence Universitaire de la Francophonie, l'AIMF et l'Université
Senghor d'Alexandrie. Et la question
reste : Qui occupera
le fauteuil de Diouf ?
En tout cas, des 12
candidats -au départ-, des éminents journalistes Francophones -FrançoisBugingo-, et Cheikh Touré –Mediapart-
favorisent Michael Jean et Pierre Buyoya, dans leurs conclusions, à quelques
jours du vote du nouveau Secrétaire Général de la Francophonie.
« Maktub », suggestion de l’écrivain
Coelho. Oui, « c’est écrit ».
Seulement, le débat naît entre le rattrapage de l’histoire et la place
des intérêts des plus concernés. Limitons les spéculations, et revenons à certains
faits. Tenez, ce serait donc une compétition entre une Journaliste et un Officier
Militaire. Tous deux, personnes de couleurs, ils devinrent politiques. Et les
deux ont comme motivation, l’économie, une fois à la tête de l’institution. Qui sait qui parle
français, mieux que l’autre ? Du coup, l’accent français n’est plus un
enjeu pour le Poste. Mais encore, nous
avons d’une part une ancienne Gouverneure Générale d’un pays décideur au sein
de la francophonie, actuelle envoyée de l’UNESCO en Haïti ; d’autre part,
nous avons un ancien Chef d’Etat d’un petit pays –jusque là et
administrativement- francophone, et actuellement, Haut Représentant de l’Union
Africaine pour le Mali et le Sahel –fief de la France-. (…). Le retraité
militaire aura mené des missions de la Francophonie, jusqu’en Russie.
Michael J., avec un Burundais ancien roomate a moi a l’université |
Mais alors, que
préférera-t-on d’une femme, ancienne Représentante de la Reine d’Angleterre –Commonwealth-,
à l’homme qui prit le pouvoir par coups d’Etat –deux fois- ?
Anecdote : Buyoya déposa un Jean Baptiste Bagaza -1987- « Le Président déposé participait au sommet de
la Francophonie », me disait l’Ambassadeur Cyprien Mbonimpa. Sur ces
mêmes ondes, feu Ambassadeur Kanonko Philippe me précisait « le sommet se tenait au Canada », pays
qui sera gouverné, plus tard, par sa concurrente, Michael Jean.
Déjà, Hollande F.,
propose une voie conciliatrice : il propose que le Secrétaire Général et l’Administrateur Général ne proviennent
pas du même continent. Peut-on déjà penser qui sera qui/quoi ?
A
ne pas négliger : certainement, la France négocie ses intérêts avec le Canada
–énergie, facilités académiques, etc.- mieux qu’avec l’Afrique –énergies,
troupes, minerais, etc.-. Politiquement, Isaac vivant au Canada, il commentait
sur facebook –le 3 Novembre- « La
Canadienne suivra-t-elle les orientations de la France, si elle occupe le siège
du S.G ? » Cette observation nous mène au pouvoir et force de
décision ou d’influence qu’aura le prochain S.G de la Francophonie. Par
exemple, « Elle devra favoriser la libre
circulation des idées et des valeurs mais aussi des personnes : ces africains
qui peinent à obtenir des visas pour les espaces francophones », remarque le 1er
mannequin –noir- de l’histoire de la couture française. Esther Kamatari sait ce
qu’elle dit pour s’être rendue chez De Gaules depuis 1970.
Culturellement, je
garderai le proverbe que feu Ambassadeur Mamadou Bah m’apprit –en présence du Président
Buyoya d’ailleurs- : « On
demande les odeurs des toilettes à la
personne dont les narines en sont proches ». Et puis, le Premier
Ministre Canadien et le Président Burundais sont attendus au Sénégal, au 15e
sommet de la Francophonie. Soutient aux candidats ?
Audace Machado